Pensées profondes d'une fille écervelée

Le réseautage à l’ancienne

pancarte there are a lot of good people aroun

Tout un chacun le sait bien : un professionnel doit réseauter. Ce joli néologisme, qui connait ses heures de gloire avec les réseaux sociaux, s’applique sur LinkedIn mais également dans la vraie vie.

Il nécessite, notamment, de se rendre à toutes sortes de salons, rencontres et autres sauteries professionnelles où l’on se doit de déambuler joyeusement, carte de visite en main et pitch d’une minute en tête, en espérant tomber sur son prochain client, partenaire ou tout autre personne susceptible de faire avancer sa carrière.

Je dois l’avouer, le réseautage professionnel m’ennuie considérablement. Non que je sois contre une conférence inspirante, un atelier exaltant et la certitude de faire enfin mes 10 000 pas quotidiens. J’aime beaucoup me balader, surtout si ces sorties sont faites en bonne compagnie. Mais honnêtement, si je veux sortir avec mes copines, je préfère aller dans un bon resto et pas au beau milieu d’un centre des congrès.

C’est surtout que je ne sais pas quoi dire à tous ces gens. M’arrêter à un stand et discuter de mes compétences reste compliqué, car j’ai toujours l’impression que les professionnels présents sont bien plus éloquents et plus persuasifs que je ne le serai jamais en pareilles circonstances.

C’est pourquoi, de temps en temps, je privilégie un autre type de réseautage, plus humain celui-ci. De temps en temps, quand l’occasion se présente, je m’inscris à des ateliers « bien-être », où l’on prend du temps pour soi, d’une part, et où l’on a vraiment l’occasion de rencontrer d’autres personnes. Pas par le biais professionnel mais par un biais beaucoup plus profond et plus authentique. Et c’est souvent lors de telles occasions que je me trouve à faire de belles rencontres.

La dernière en date s’est produite lors d’un atelier écriture. Cet atelier était important pour moi, parce qu’écrivant pour les autres, je n’avais plus cette fraîcheur d’écriture. Je le voyais comme l’opportunité de me reconnecter au papier, de relancer la machine créatrice. Bref, j’y allais ne sachant pas trop ce qui m’attendait. Parce qu’un atelier d’écriture, c’est assez particulier. On vous donne une consigne que vous devez suivre puis, quand tout le monde a posé son stylo, on doit lire sa prose. Et j’avoue que c’est compliqué au début. Parce qu’il y a une énorme différence entre lire sa prose et la lâcher dans l’espace digital. En atelier, les gens vous écoutent et réagissent à vos mots. Et si le jugement semble absent de leur regard, il restait bien présent dans ma tête.

Ce type d’exercice nous donne à voir la véritable personnalité des personnes qui nous entourent. Et sans forcément les comprendre, il nous permet de les entendre. On a beau tous être des professionnels autour de la table, on redevient, le temps de quelques heures, des gosses vulnérables. Puis, quelques fois, sans comprendre pourquoi, on entre en résonance avec un participant. Les mêmes expressions qui sortent sur un exercice, un bon mot échangé, des clins d’oeil en travers de la table.

Et c’est ce qui s’est passé ce jour-là, même si je n’en ai pas été immédiatement consciente. A l’issue de cet atelier et des discussions intenses qui ont suivi, nous sommes tous repartis de notre côté, quelques cartes de visite en plus dans la poche et un gros sourire aux lèvres. Nous avions réseauté, parce que nous avions tous fini par parler boulot, mais plus que tout, nous avions échangé.

Quelle ne fut pas ma surprise, quelques jours plus tard, de recevoir un appel de A., participante à l’atelier, avec qui nous avions discuté de l’opportunité d’une formation personnalisée dans le cadre de sa recherche d’un nouveau chemin de vie. Quelle ne fut pas ma surprise de me rendre compte que ce moment de grâce que j’avais ressenti, elle l’avait ressenti également. Et qu’elle estimait que la personne que j’étais, celle que j’avais dévoilé lors de cet atelier, devait être suffisamment compétente pour répondre à son besoin.

Alors nous avons pris « rendez-vous », pour discuter de son projet. Je suis arrivée chez elle dans ma peau de professionnelle, bien décidée à lui démontrer qu’elle avait bien fait de me choisir pour cette tâche. Quelques dix minutes plus tard, nous échangions sur des sujets intimes comme deux amies qui s’étaient toujours connues. Nous avons fini par discuter de son projet, au bout de trois heures de confessions et de fous-rires. Dix minutes pour cerner le projet et promettre de se revoir très bientôt.

J’ai fini par lui dispenser cette formation. Nous avons passé une journée studieuse, entrecoupée de discussions profondes et exaltantes. Il s’avère que ce jour-là, à l’atelier, j’avais rencontré une âme semblable à la mienne. Sur un salon, nous nous serions croisées, saluées peut-être, mais jamais nous n’aurions pu atteindre ce niveau de connexion.

Cette situation n’est pas exceptionnelle. Si nous nous mettons en situation d’accepter d’être nous-même, de réseauter non pas en tant que professionnel mais en tant que personne, nous nous ouvrons à un monde de connexions qui dépasse le simple cadre de la relation de travail. Pour être honnête, c’est ce qui me plaît le plus dans cette nouvelle vie de freelance. Cette possibilité de réellement choisir avec qui on travaillera, de décider de ne plus s’entourer que de gens bienveillants, qui partagent notre sensibilité.

J’ai revu A. récemment, à un nouvel atelier sur le lâcher-prise. Elle m’a présenté à une de ses amies, professionnelle libérale elle aussi, et il est prévu que nous fassions un nouveau café-croissants à trois, cette fois-ci. Et nul doute que nous rirons beaucoup, que nous échangerons énormément et peut-être qu’à un moment, nous parlerons boulot. Mais peut-être pas et ça m’ira tout aussi bien.

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Katia

Bloggeuse amateur & Ecrivain dilettante

Non, ce n’est pas moi sur la photo et c’est la raison pour laquelle j’écris et que je ne fais pas de vidéos.
Rêver sa vie ou vivre ses rêves ? J’avoue que je n’ai pas encore choisi. Et vous ?

Katia Lacourte

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