Pensées profondes d'une fille écervelée

Ca y est, c’est fait. J’ai appuyé sur ce maudit bouton. Ce bouton « Soumettre votre demande » que le site de l’URSSAF me mettait sous le nez depuis une quinzaine de jours. Ce bouton que je refusais de presser pour pleins de – mauvaises – raisons. Pas le bon moment, pas le bon nom commercial et peut-être pas le bon chemin de vie.

Mais voilà, il est des moments dans sa vie où l’on doit sortir de sa zone de confort et se jeter dans des eaux inconnues. Ces moments délicats où les remises en question sont essentielles et inévitables. Et l’un de ces moments est arrivé pour moi, car j’ai décidé de me lancer dans le vide et de monter ma boîte.

Les raisons de ce choix sont relativement simples : peu d’emploi, pas l’envie de dépendre des autres et un autre projet de vie qui, soudain, se profile à l’horizon. Mais lorsque l’on prend la décision de se lancer dans le grand bain, plusieurs émotions vous prennent à la gorge :

La première et, pour ma part, la plus paralysante, ce fut la peur. Peur de se planter, de ne pas y arriver, ou tout simplement de ne pas rencontrer son audience. D’autant que, si certains ont pu avoir, dans leur famille, des success stories ou au minimum, un exemple de création d’entreprise, je descends d’une famille de fonctionnaires. N’y voyez absolument rien de péjoratif, mais le confort de ce type de postes ne vous prépare pas le moins du monde à l’entrepreneuriat.

La seconde fut le découragement. Directement en lien avec la peur du vide, on sent soudain creux, comme dénué de tout potentiel. Ce fut du moins ma sensation. Surtout parce que fraîchement diplômée et sans expérience aucune autre que mon stage de formation. Et malgré un retour de stage élogieux et des notes plus qu’honorables à l’examen, je me sens illégitime au possible. Je laisse ce verbe au présent, parce que j’oscille, depuis quelques semaines, entre excitation et perplexité. Excitation, comme ce soir où les idées me viennent d’on ne sait où. Perplexité lorsque je me rappelle que je n’ai encore jamais fait ce pourquoi je dois me vendre.

Mais il faut, bien évidemment, dépasser ses émotions, aller au-delà de soi-même et se lancer. Relativiser, surtout, l’importance du saut et de ses conséquences. Non, je ne finirai pas dans la rue si ça ne fonctionne pas. Non, je ne mets pas ma famille en danger immédiat. Et non, il n’y a aucune raison que cela ne marche pas pour moi. Si je peux trouver d’innombrables exemples d’échecs, je ne veux me focaliser que sur les success stories et la possibilité de ma réussite.

Mais plus cette angoisse montait, plus je me rendais compte que le système éducatif de mon époque – celle des dinosaures, bien évidemment – ne nous avait pas préparé à cette éventualité de création d’entreprise. On nous proposait peu de penser par nous même, du moins pas avant le lycée et peu de formations envisageaient ce statut réservé aux médecins, aux notaires et autres prestigieuses carrières.

Or cela risque, au vue du marché de l’emploi actuel, de devenir, sinon la norme, au moins une part non négligeable des emplois de demain mais aussi d’aujourd’hui. Alors, comme pour beaucoup de choses, j’apprends par moi-même.

J’apprends à me préparer au changement de régime imposé par ce nouveau choix de vie.
Tout d’abord, j’apprends à assurer mes arrières. A ne pas me lancer sans filet de sécurité, que ce soit Pôle Emploi ou un compte épargne un peu fourni. Sauf miracle non prévu au business plan, je n’obtiendrai pas immédiatement les 5 000 € mensuels promis par les articles que l’on peut trouver sur Internet.

Il va falloir cravacher, démarcher, communiquer, bref, s’arracher.

J’écume le web, à la recherche des astuces, bons conseils et autres tutoriels du parfait petit auto-entrepreneur. Et l’une de mes bibles actuellement, c’est le site de Julia, I don’t think, I feel. Elle résume parfaitement les galères du statut de freelance, mais elle fait cela avec tellement de grâce que ça en devient inspirant… et un peu rageant.

Alors voilà, je n’en suis qu’au début de l’aventure. Mais maintenant que j’en ai parlé, je ne peux plus reculer. J’avoue que c’est un peu la raison qui me pousse à écrire aujourd’hui. Décharger la pression posée par la situation et me donner le courage de continuer. Parce que la peur ne peut nous guider éternellement, qu’il faut savoir se prendre en main un jour ou l’autre. Et que ce jour semble arrivé pour moi.

Wish me luck 🙂

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Katia

Bloggeuse amateur & Ecrivain dilettante

Non, ce n’est pas moi sur la photo et c’est la raison pour laquelle j’écris et que je ne fais pas de vidéos.
Rêver sa vie ou vivre ses rêves ? J’avoue que je n’ai pas encore choisi. Et vous ?

Katia Lacourte

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