Ecrire sur le syndrome de la page blanche peut sembler étrange et même ressembler à une escroquerie… mais j’assume. J’assume parce qu’il arrive un moment où, devant la sécheresse évidente que subit mon cerveau, tout sujet est bon à prendre.
Lorsque ce blog a débuté, j’avais trouvé un bon rythme. Il est évident que l’écriture d’un article par jour n’était pas réaliste, mais j’avais réussi à me caler sur l’écriture d’un texte par semaine, ce qui me permettait de décharger ce que j’avais dans la caboche sans avoir à trop me triturer les méninges pour trouver une idée.
Mais autant il est aisé de se poser et de divaguer pendant quelques heures lorsque l’on dispose de tout son temps, autant il est compliqué de conserver le rythme quand son emploi du temps est perturbé.
Je passe la période de formation, durant laquelle j’ai beaucoup écris mais peu posté. Et je ne parle pas du mémoire de 70 pages que j’ai du pondre.
L’inspiration était là, mais tout n’était pas bon à lire. J’ai travaillé sur différentes plateformes, afin de conserver un anonymat essentiel à certains écrits, aussi ma production « officielle » ne reflète pas mon activité créative.
Reste que, à la fin de cette période chargée, je me suis retrouvée légèrement désoeuvrée. Plus de deadline, plus d’enjeux immédiats, plus de rythme à proprement parler. Sans compter que la fin de ma formation a coïncidé avec l’entrée en vacances des gamins. Entre autres choses… que ce soit les CV à préparer, les lettres de motivations à écrire, les annonces à sélectionner, les machines à laver qui tombent en panne, les chats qui se blessent, les apéros entre amis, les départs en vacances, la démolition de murs, le ponçage, la peinture, la pose de plancher, etc. La saison estivale aura été très chargée.
Et s’il y a bien une chose dont mon inspiration ne se nourrit pas, c’est bien du bruit alentour. Bruit ou activité, quel que soit le nom qu’on lui donne. L’écriture est une activité solitaire, qui requiert un minimum de calme et de solitude. Et si j’ai manqué de quelque chose, ces derniers mois, c’est bien de solitude.
Loin de moi l’idée de me plaindre de cette situation. Nombreux sont ceux qui préfèreraient ma place à la leur. Mais ce manque d’espace mental a fait place à mon amie de toujours, la fainéantise. Je ne peux pas la confondre avec la procrastination, parce qu’en matière d’écriture, je n’ai aucune obligation, sinon celles que je pourrais m’imposer. Lorsque je peux choisir entre travailler ou ne rien faire, la décision est rapide. Je ne saurais dire d’où cela me vient, parce que ce n’est certainement pas un trait familial, mais me la couler douce est une activité qui me sied particulièrement.
J’avoue que les Netflix, YouTube et autre OCS aident grandement à cet état de fait. Il y aura toujours une série, un film ou un contenu à regarder sur ces différentes plateformes, et la créativité des autres est toujours meilleure que la mienne. Alors je m’enferme dans un processus d’attente. J’attends que la bonne idée germe, parce qu’elle est toujours venue. Mais elle ne vient pas, parce qu’intimidée par tout ce bruit. Et quand elle pointe le bout de son nez, qu’elle frappe timidement à la porte, je lui demande d’attendre gentiment la fin de ma série, persuadée qu’elle me sautera sur le poil quand je l’aurai décidé. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. L’idée repart, dépitée, et revient rarement.
L’idée de ce texte m’est justement venue devant YouTube. Mais c’était l’idée de trop. Celle qui m’a fait culpabiliser. De m’être laissé aller si longtemps. De ne pas pas avoir ni même tenté de me relancer avant aujourd’hui. De m’être trouvé des excuses pour ne pas me poser devant ce fichu clavier. Il est de l’écriture comme d’autres le sport. Au bout d’un moment, je culpabilise de ne pas m’y mettre. Parce que je sais que ça me fera du bien, que je me sentirais bien mieux après.
Je culpabilise d’autant plus que je souhaite faire de l’écriture un de mes axes de travail. Comment arriverais-je à gagner ma vie si je n’arrive pas à me tenir quelques règles simples comme écrire un peu tous les jours et, de manière basique, me bouger les fesses. Le syndrome de la page blanche est-il un obstacle que je devrais combattre toute ma vie ? Mais nous arrivons là sur un sujet encore plus complexe à appréhender, du moins pour moi. Sujet qui, n’en doutons pas, fera l’objet d’une publication prochaine… Stay tuned, folks 💋
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