Pensées profondes d'une fille écervelée

Carl Jung is a K-Pop icon

La psychologie peut vous attaquer par des biais peu communs. Aujourd’hui, elle a décidé de m’attaquer via mes amoureux coréens, AKA BTS. Hé oui, la K-Pop, n’en déplaise à certains, peut vous faire réfléchir.

Après avoir fait référence à des oeuvres telles que « Ceux qui partent d’Omelas » ou « Demian », voici qu’ils dégainent Jung et sa « Dialectique du Moi et de l’inconscient ».

Je n’ai pas encore lu le livre et même s’il est peu probable qu’il fasse partie de ma bibliothèque, une phrase tirée de cette oeuvre m’a frappé par la résonance qu’elle transporte :

« Je ne suis pas ce qui m’est arrivé, je suis ce que je décide de devenir. »

Cette phrase, par ce qu’elle véhicule d’espoir pour ceux qui l’intègrent, devrait être enseignée dès l’école primaire.

De mon point de vue, psychologie et sa petite soeur philosophie, ne sont pas assez présentes dans nos sociétés.

Je me suis toujours étonnée que la philosophie ne soit qu’une matière secondaire, quand bien même elle a un coefficient très important pour le bac. Notamment quand je discute avec mes enfants et que je vois avec quelle facilité ils manipulent les idées et les concepts philosophiques. Et n’allez pas me dire que mes enfants sont différents des autres, parce que je suis persuadée que tout enfant à qui on laisse la possibilité de s’exprimer sur des sujets de philo peut développer la capacité d’abstraction et le recul nécessaire à cette discipline.

J’ai eu, un temps, l’envie de me former à la philosophie et d’enseigner aux plus petits. La formation existe, tout comme les ateliers. Il n’y a juste pas la possibilité de se faire rémunérer par l’Education Nationale. Et cela freine, à mon avis, de nombreuses vocations.

Cela freine également, j’en suis persuadée, la capacité de nos petits citoyens en devenir d’accéder à des strates de leur cerveau que tous les parents ne pourront pas stimuler. Et je trouve cela dommageable, car beaucoup des situations que nous vivons aujourd’hui en tant qu’adultes, pourraient être prévenues par une éducation moins centrée sur les sciences « dures » mais plus sur les sciences « humaines ».

A quoi bon savoir calculer une fonction de cosinus si l’on est dans l’incapacité de se mettre à la place des autres et de penser plus loin que sa petite personne.
Certains pays ont mis en place des cours d’empathie et de philosophie à l’usage des petits. C’est une tendance qui devrait être encouragée et généralisée. Ne reste plus qu’à en convaincre le Ministère de l’Education et le vaisseau-mère, l’Elysée.

La sensibilisation à la psychologie relève de la même volonté. Longtemps, la dépression ou les maladies mentales ont été regardées de haut, voire niées parce qu’invisibles, et les malades extraits de la société. Mais réduire la souffrance d’une personne à une simple faiblesse mentale, c’est encore une fois nier l’impact que le monde et les actes des autres ont sur nous.

J’en viens donc à cette fameuse phrase : Je ne suis pas ce qui m’est arrivé, je suis ce que je décide de devenir.

Comprendre que les abus physiques, verbaux ou émotionnels que l’on subit tout au long de sa vie ne nous définissent pas peut être le premier pas vers la reconstruction de son être profond.

Comprendre que le regard des autres n’est qu’un reflet de leur propre état émotionnel. Comprendre que les insultes proférées ne constituent pas une détermination de notre caractère. Comprendre enfin que nous ne sommes pas dans l’obligation de nous soumettre, de rentrer dans le rang. Qu’au contraire, nous pouvons choisir qui nous voulons devenir.

Certains chercheront toujours à se cacher derrière les autres. Parce qu’il est plus simple de laisser ses pairs choisir qui l’on doit être, même si cela engendre de la souffrance.

Devenir qui nous sommes est un processus long et douloureux. Cela requiert le courage de se regarder en face, d’accepter ce que le miroir nous renvoie ou de décider de changer. Après avoir tenté l’aventure, je me rends compte qu’être qui j’ai choisi de devenir m’apporte tellement de joie que le regard des autres ne m’importe plus autant qu’avant.

Si l’on ne peut pas se défaire de notre Persona, notre masque social, nous pouvons faire en sorte qu’il se rapproche le plus possible de notre Soi. Moins le masque social diffèrera de notre Soi profond, plus nous serons en capacité de nous comprendre, de nous apprécier et pourquoi pas même, de nous aimer.

Ce cheminement du transfert du Soi vers son Persona nous force également à tenir compte des autres. Si les autres m’ont blessé, ne puis-je blesser à mon tour ? Dois-je faire subir aux autres ce que je refuse d’endurer ?

J’en reviens finalement à « ma secte », comme l’appelle mon homme. Cette secte, je l’accepte et l’accueille de tout mon être, parce que ses gourous cherchent à sensibiliser leurs adeptes à accepter qui ils sont, à déposer le masque et à s’exprimer enfin. Et dans cet esprit, la communauté des ARMYs, dont je suis, cherche à diffuser ce message de générosité, d’acceptation de soi et de tolérance. Pour avoir fréquenté les forums et autres plateformes du web, je vois à quel point il est aisé d’assassiner publiquement, de haïr l’autre, de le rabaisser. C’est quelque chose que je n’ai jamais vu dans cette communauté. Et c’est assez rare pour le souligner.

Alors oui, mon Soi kiffe BTS et mon Persona n’a plus peur de l’admettre. Parce que les ARMYs sont une communauté et non un groupe d’âge, parce qu’ils m’ont accepté comme je suis, avec mon âge, mes goûts, mes avis. Parce que le message que nous véhiculons est universel, transcende les âges et les cultures, les langages et les différences.

Parce que ce qu’une ARMY vit au sein de cette communauté devrait être le quotidien de l’Humanité.

Personne ne devrait être honteux de ses choix, de sa voix, de son Soi.

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Katia

Bloggeuse amateur & Ecrivain dilettante

Non, ce n’est pas moi sur la photo et c’est la raison pour laquelle j’écris et que je ne fais pas de vidéos.
Rêver sa vie ou vivre ses rêves ? J’avoue que je n’ai pas encore choisi. Et vous ?

Katia Lacourte

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