Mon petit moi, ma petite chose, mon grand bébé.
J’avais besoin de te parler de nous, de toi et de moi. De nous qui composons cette personne qui tente de traverser sa vie la tête haute.
Tu te poses beaucoup de questions actuellement. Tu ne sais pas si tes choix sont les bons. Tu ne sais pas si tu pars sur le bon chemin. Tu aimerais que l’on te dise que tout va bien se passer pour continuer à avancer sereinement.
Tout ce que je peux te dire aujourd’hui, c’est que je t’observe depuis de nombreuses années. Et que j’ai confiance. J’ai confiance en ton jugement, j’ai confiance en tes choix. J’ai confiance en toi.
Tu as toujours su rebondir, malgré les cailloux dans tes chaussures, malgré les pierres sur le chemin. Tu as quelques fois pris des détours pas très heureux, des raccourcis qui n’en étaient pas, des chemins escarpés qui t’ont fait tomber. Mais tu t’es toujours relevée.
Alors souviens-toi des passages herbeux, des traversées de champs de fleurs, de la canopée qui t’a protégé. Souviens-toi que malgré les errances, ton chemin a toujours été pavé de l’attention des autres. Souviens-toi que ce chemin, tu ne l’as jamais arpenté seule. Souviens-toi de ceux qui t’ont épaulé, soutenu, porté parfois. Dis-toi que leur chemin à eux est tout aussi chaotique que le tien. Plus pour certains.
Regarde en arrière et prends conscience du chemin parcouru. Compte les petits cailloux dans tes poches, comme autant de souvenirs, heureux ou malheureux. Sens leur poids dans ta main, comme ils sont nombreux, comme tu es chanceuse de pouvoir les contempler. Débarrasse-toi des pierres trop lourdes qui t’empêchent d’avancer. Ne garde que ce que tu peux porter.
Dis-toi que la vie est comme ce chemin. Il n’existe aucune ligne droite vers ta destination. Seuls des tours et des détours qu’il te faudra arpenter, des croisements qu’il te faudra passer, des choix qu’il te faudra assumer.
Alors assume. Assume qui tu es, assume ce qui te fait avancer. Assume tes choix, les bons comme les mauvais. Ils ne reflètent qu’une partie de toi, ils ne te définissent pas entièrement. Ne te juge pas trop sévèrement, ça ne ferait que te ralentir. Et ralentir n’est pas la solution. L’important, ce n’est pas le temps passé sur ce chemin mais bien la distance parcourue.
Va aussi loin que tu peux, en faisant juste attention de ne pas perdre de vue ceux qui marchent avec toi. Sois là pour les soutenir, les épauler et les porter si nécessaire. Sois pour eux ce qu’ils sont pour toi. Des compagnons de route qui font un bout de chemin ensemble.
Et si un jour vos chemins se séparent, ne te lamente pas sur ce que tu as perdu. Ajoute un petit caillou dans ta poche et transposes-y tout ce que tu veux garder.
J’ai confiance en toi, parce que tu as déjà parcouru tout ce chemin gracieusement, en tentant de faire le moins de mal possible. On ne peut contrôler le chemin qu’il nous reste ni l’empreinte qu’on y laissera, on ne peut que contrôler la longueur de nos pas et la façon dont on l’abordera.
Il est difficile de trouver son chemin si l’on marche à reculons. Alors, s’il te plaît, ne regarde pas trop en arrière, parce que le meilleur est à venir et qu’il se trouve devant toi.
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