Aujourd’hui, j’ai noyé une araignée.
Avant toute chose, sachez que j’ai très peur des araignées. Rien que de très commun, me direz-vous.
Certes, je ne fais pas très extrême dans mes phobies.
Il n’empêche. J’ai une sainte horreur de ces bestioles. Vivante ou morte, vous m’en ferez pas toucher une. La simple idée d’un contact, même interposé, me révulse. Ce qui arrange lesdites bestioles, car je ne peux même imaginer les écraser. Beurk !
La seule fois où j’en ai tué une, ça devait être au Decap’four. Et l’action était digne d’un film d’horreur, l’araignée prenant du volume au fur et à mesure que la mousse l’enveloppait. Elle devait déjà faire ses 20 bon kilos, je vous laisse imaginer la scène.
Parce que si, dans mon enfance, je me trouvais confrontée aux araignées des champs, autrement appelées faucheuses, ces bestioles au corps à tête d’épingle et aux pattes de 30 cm de long (dans mes souvenirs, tout du moins), les arachnides urbaines sont d’un autre acabit.
Je comparerai les miennes à des grenouilles à huit pattes. Parce que au vu de leur taille, elles nourriraient aisément une petite famille.
Je vous avoue que croiser ces noires bestioles sur mes murs, quand ce n’est pas dans ma chambre, m’emplit d’effroi. Je sais très bien qu’elles attendent que je m’endorme pour m’attaquer la jugulaire. Elles me guettent de leurs trop nombreux yeux.
Vous ne m’ôterez pas de l’idée qu’une créature avec autant de pattes et d’yeux, ça n’est pas naturel. Tout comme les mille-pattes et, à l’opposé du spectre, les serpents. N’est-ce pas maman ?
Bref, je n’aime pas les araignées.
C’est pourquoi vous comprendrez ma stupeur et surtout mon dégoût lorsqu’en vidant mon bain ce matin, j’ai découvert, gisante, recroquevillée au fond de l’eau, une énorme araignée qui n’était pas là quand le bain se remplissait…
Le seul endroit où elle aurait pu se cacher avant de m’attaquer ? Je ne vois que ma fleur de douche. Et là, des visions d’horreur m’envahissent soudainement, à l’idée de la bête, tapie dans les replis de plastique jaune… Je savais que les fleurs de douche, ça n’était pas génial, ni pour la peau, ni pour l’écologie. Mais là, ça a fini de me soigner.
Bref, aujourd’hui, j’ai noyé une araignée, à l’insu de mon plein gré.