Depuis quelques jours, j’essaie se mettre le doigt sur la place importante que le groupe BTS prend dans mon existence. J’ai déjà fait le point sur le fait que je ne correspond pas à la fan classique, nous ne reviendrons pas là-dessus. J’ai d’ailleurs fait le tour des forums et me suis rendue compte que nous sommes nombreux dans ce cas, ce qui tend à me rassurer.
Non, ce que je tente de comprendre, c’est pourquoi cela tourne à l’obsession.
Depuis le 27 octobre, date à laquelle leurs chansons ont commencé à entrer dans mes playlists Spotify, je ne compte plus les heures d’écoute, le temps passé sur YouTube à visionner leurs clips, leurs prestations live, leurs Vines et autres memes. J’en ai tant vu que j’ai l’impression d’être un peu de la famille.
Je profite de la moindre occasion pour trimbaler Miss Carotte en voiture, alibi parfait pour mettre leurs titres en boucle, à fond, avec playback et gestuelle. Nous partageons des « inside jokes », des anecdotes, avons créé une alerte pour les prochains concerts, tout en sachant parfaitement qu’il y a peu de chances que nous allions prochainement à Séoul ou à Taïwan. Je passe mes journées, écouteurs aux oreilles, à danser dans le salon.
Et je n’ai pas été aussi euphorique depuis une éternité.
J’ai cru un moment que cela tenait à la quarantaine en approche, à l’envie de « rester jeune », mais l’explication est ailleurs.
Je crois avoir redécouvert dans ce groupe et dans la culture coréenne en général, un peu d’une innocence perdue. Il se dégage de cet univers une pureté rare, presque irréelle. Le contrat est simple : pas de jurons, de gestes obscènes, de sexualité affirmée. Les genres se mélangent, maquillage et peau parfaite côtoient les tenues de hip-hop et les Timberland. Tout est lisse, parfait, millimétré. Pourtant, ils parviennent à faire tout cela avec une authenticité sans précédent.
A les regarder évoluer, on croise sept garçons hyper attachants, qui, quand ils ne travaillent pas leur chant, leurs chorés ou leur musique, passent leur temps à déconner sur leur feeds Instagram, V-live et autres réseaux. Probablement pour oublier qu’ils ne voient leur famille qu’une fois par an, généralement durant l’un de leurs nombreux concerts, quand ils ne sont pas à un fan meeting à l’autre bout du monde et à deux doigts du burn-out.
Sept garçons qui ont commencé en 2013, lancés par un label inconnu, parqués dans un deux-pièces, par manque de moyens. Sept garçons qui peuvent travailler jusqu’à 15 heures par jour depuis maintenant plus de cinq ans pour parfaire chaque geste et chaque harmonie de leurs prestations. Sept garçons qui écrivent et produisent leur propre musique, pour pouvoir poser leurs mots sur leur vision du monde, leur parcours et leurs difficultés.
Sept garçons qui, à force de travail, sont sortis du carcan de la K-pop aseptisée pour conquérir le monde et qui terminent actuellement leur 3ème tournée mondiale. Sept garçons pour qui Ed Sheeran se verrait bien écrire une chanson (Ce qui me rassure un peu sur ma légitimité, mais on a dit qu’on ne reviendrait pas sur ce point). Sept garçons, enfin, dont les textes inspirants les ont amenés jusque devant les Nations Unies pour porter le message de la jeunesse paumée du nouveau millénaire.
Je vous poste la vidéo et la traduction en fin de post, parce qu’elle parlera, j’en suis sûre, à beaucoup d’entre nous.
Voilà aujourd’hui ce que représente BTS : l’antithèse complète d’un monde violent et hypersexualisé. Une bouffée d’air frais et une source d’énergie qui semble inépuisable.
Et honnêtement, je suis ravie que ces garçons soient les bias de Miss Carotte. Ils lui apprennent qu’avec du courage et du travail, on arrive à atteindre ses rêves. Qu’ensemble, on va beaucoup plus loin et qu’il faut faire entendre sa voix. Et si elle m’en ramène un à la maison, ça ne me dérangera pas le moins du monde.
Depuis un mois, Charlotte s’est mise au coréen, comme moi au japonais au siècle/millénaire dernier, a appris l’alphabet en une journée, enrichit son vocabulaire quotidiennement et commence à faire des phrases. La semaine prochaine, elle présentera à sa classe de danse une prestation de 3’39 sur la chanson « Lie » , avec la choré originelle. Cela fait deux semaines qu’elle répète tous les soirs dans sa chambre pour être au plus près de l’original. Et rien que ça, ça force mon respect.
Alors, voilà, j’avais besoin de sortir ça, même si ça n’intéressera peut-être pas grand-monde. Promis, j’arrête de parler d’eux à partir de maintenant. Je vous enjoins cependant à mettre vos préjugés de côté et à tenter l’écoute. Il y en a pour tous les goûts, de la ballade soul à la pop en passant par du bon son hip-hop. Les gars sont doués, ça serait dommage de passer à côté. Et ne me dites pas que vous ne comprenez pas le coréen, parce que je ne suis pas sûr que vous captiez le sens des chansons américaines qui vous passent par les oreilles…
Pour plus d’infos sur le phénomène, un excellent papier non biaisé du Point.
Je vous laisse enfin avec ladite vidéo et je vous souhaite une bonne nuitée, mes petits choux
Mon nom est Kim NamJoon, aussi connu en tant que RM, le leader du groupe BTS.C’est un incroyable honneur d’être invités à cette occasion avec autant de signification pour la jeune génération d’aujourd’hui.
En novembre dernier, BTS a lancé la campagne « Love Myself » avec UNICEF, bâtissant notre croyance que le vrai premier amour commence en s’aimant soi-même.
Nous avons eu ce partenariat avec le programme #ENDviolence de l’UNICEF pour protéger les enfants et les jeunes à travers le monde de la violence. Et nos fans sont devenus une part majeure dans cette campagne avec leur action et leur enthousiasme.
Nous avons vraiment les meilleurs fans du monde. Et j’aimerais commencer en parlant de moi. Je suis né à Ilsan, une ville près de Séoul, en Corée du Sud. C’est vraiment un bel endroit avec un lac, des collines et même un festival annuel de fleur. J’y ai passé une enfance très heureuse et j’étais juste un garçon ordinaire. J’avais l’habitude de regarder le ciel nocturne avec émerveillement et j’avais des rêves de garçon. J’avais l’habitude d’imaginer que j’étais un super-héros qui pouvait sauver le monde.
Dans une des chansons de notre premier album, il y a ces paroles : « Mon cœur s’est arrêté à neuf ou dix ans ». En regardant en arrière, je pense que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’inquiéter de ce que les gens pensaient de moi et à me voir à travers leurs yeux. J’ai arrêté de regarder les ciels nocturnes, les étoiles, j’ai arrêté de rêver. A la place, j’ai tenté de rentrer dans le moule que d’autres avaient fait pour moi. Bientôt, j’ai commencé à éteindre ma propre voix, et commencé à écouter les voix des autres. Personne n’a appelé mon nom et moi non plus. Mon cœur s’est arrêté et mes yeux se sont fermés.
De ce manière, je, nous, tous, avons perdus nos noms. Nous sommes devenus des fantômes.
Mais j’avais un refuge, la musique. Une petite voix à l’intérieur de moi me disant « Réveille-toi et écoute-toi ». Mais il m’a fallut du temps pour que la musique m’appelle par mon vrai prénom.
Même après avoir pris la décision de rejoindre BTS, j’ai fait face à de nombreux obstacles.
A l’époque, beaucoup pensaient que nous n’avions aucun avenir, et quelques fois, j’ai voulu arrêté. Mais je pense avoir été chanceux de ne pas avoir abandonné. Et je suis sûr que je vais encore trébucher et tomber.
BTS est devenu un groupe se produisant dans d’immenses salles et vendant des millions d’albums, mais je reste un gars de 24 ans ordinaire. Si j’ai fait quoi que se soit, ça n’aura été possible que grâce aux autres membres du groupe et grâce à l’amour et au soutien international de nos fans (ARMY).
Et peut-être ai-je fait des erreurs par le passé, mais le moi d’hier reste moi. Aujourd’hui, je suis qui je suis, avec tous mes défauts et mes erreurs. Demain, je serai peut-être un peu plus sage mais cela sera également moi. Ces défauts et ces erreurs font partie de moi et sont les étoiles les plus brillantes de la constellation qu’est ma vie.
J’en suis arrivé à m’aimer pour ce que je suis, pour qui j’étais et pour qui j’espère devenir.
(…)Après avoir sorti les albums Love Yourself et avoir lancé la campagne "Love Myself", nous avons commencé à recevoir des témoignages remarquables de la part de nos fans, comment notre message les aura aidé à surmonter leurs difficultés et à commencer à s’aimer eux-même. Ces histoires nous rappellent sans cesse à notre responsabilité.
Alors, ensemble allons un peu plus loin : nous avons appris à nous aimer, maintenant, je vous enjoins à vous exprimer. J’aimerais demander à chacun d’entre vous : qui êtes-vous ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer et fait battre votre cœur ? Racontez-moi votre histoire. Je veux entendre votre voix, je veux entendre vos convictions. Peu importe qui vous soyez ou d’où vous venez, la couleur de votre peau ou votre genre, faites entendre votre voix.
Trouvez qui vous êtes et trouvez votre voix. Je m’appelle Kim NamJoon et également RM du groupe BTS. Je suis une idole et un artiste d’une petite ville de Corée du Sud. Comme beaucoup, j’ai fait de nombreuses erreurs dans ma vie. J’ai de nombreux défauts et de encore plus de peurs mais je vais m’accepter tel que je suis et je commence à m’aimer, petit à petit.
Quel est votre nom ? Faites entendre votre voix.