Pensées profondes d'une fille écervelée

Histoire d’une séparation

Mister Man et moi, c’est fini…

C’est bizarre à écrire, parce que, j’avoue, j’avais intégré, moi, fille de divorcée, que certains couples, bien assortis et volontaires, pourraient tenir la distance. J’avais intégré que notre couple, ouvert, aimant, uni, était l’archétype du couple qui dure.

Et pourtant, Mister Man et moi, c’est fini.

Ce n’est pas un constat d’échec, bizarrement, juste une constatation que même avec les meilleurs intentions du monde, avec tout l’amour que nous ressentions et que nous ressentons toujours l’un pour l’autre, cela n’aura pas suffit.

La vie, le quotidien, une mauvaise communication auront eu raison de cette belle image que nous projetions. Et tout l’amour du monde est inutile si on ne se parle pas.

Je me rappelle que, dès le début, nous nous félicitions de ne jamais être en conflit, de savoir échanger et faire des compromis. Mais est-ce ce qui s’est vraiment passé ?
Je ne veux pas m’appesantir sur notre vie. Je ne résumerai pas 25 ans d’amour en un article. Mais force est de constater qu’à force de n’avoir jamais voulu que le bien de l’autre, qu’à force de n’avoir jamais voulu faire du mal, nous avons fini par ne plus nous dire les vérités essentielles et nous nous sommes gentiment éloignés l’un de l’autre.

Et moi qui avait peur de cette communication, non pas de dire à l’autre mais d’entendre ce que l’autre avait à dire, je me rends compte, aujourd’hui, qu’elle est la base de tout. Et que je la recherche maintenant activement.

Je me rends compte aujourd’hui que les gens se blessent en communiquant trop mais en communiquant mal. Nous n’avons jamais été aussi connectés mais nous n’avons jamais aussi mal communiqué. Comme si, drapés dans notre ego, nous ne nous autorisions pas à dire aux autres notre vérité.

Je blâme Hollywood et la société. Je blâme les contes de fées et les histoires de bonne femme. Je blâme l’éducation qui est donnée à nos enfants. Je me blâme moi, d’avoir été l’instrument d’un monde qui prône le dialogue mais fait la sourde oreille.

Je blâme Hollywood et les contes de fées, qui ont expliqué aux petites filles que le Prince Charmant, le vrai, serait en capacité d’entendre nos pensées et nos désirs sans que nous ayons à les exprimer.
Je blâme la société et l’éducation données à nos enfants, qui muselle les petits garçons et les empêche de se connecter à leurs émotions.
Je me blâme d’avoir toujours été consciente de ces biais mais de n’en avoir jamais rien fait. Et surtout, je me blâme d’avoir eu peur d’entendre ce que les gens pensaient de moi, convaincue que leurs paroles seraient des vérités que je me devrais d’intégrer sans délai.

Toute expérience doit être révisée, digérée, intégrée si l’on veut en tirer les conclusions qui s’imposent et avancer. Cette expérience ne fait pas exception. Nous avons discuté ensemble de ce que nous aurions dû faire, nous avons tenté de comprendre à quel moment notre couple avait basculé. La vérité, c’est qu’il est impossible de comprendre, sans refaire l’histoire, et que, parfois, il n’y a pas de moment déterminant.
Il s’agit, souvent, de détails insignifiants, de petites trahisons, de gestes et de paroles sans importance sur le moment, mais qui, mis bout à bout, nous détachent l’un de l’autre. Et en l’absence de recalibrage régulier, la machine se grippe, elle ne roule plus droit. Et lorsque l’on s’en rend compte, il est parfois trop tard pour réparer.

Mais cela ne veut pas dire que tout est perdu pour autant. L’amour conjugal n’est pas le seul qui mérite d’être célébré. Il peut s’être mué en amour amical, en complicité née d’années de cohabitation, d’échanges et de fou-rires. Et cet amour n’a pas de prix. Il ne peut être sacrifié à l’autel du couple. Il ne doit pas être mis de côté pour la simple et mauvaise raison que les gens ne le comprennent pas. Il doit être célébré pour ce qu’il est : le témoignage d’un amour fort qui a unit deux êtres dans la compréhension, la lumière et le partage.

C’est ce nouvel amour que je veux célébrer, car il est né d’une autre forme de communication, réelle et tangible, qui est le respect que nous avons toujours eu l’un pour l’autre, et que nous continuerons d’avoir dans cette nouvelle étape de notre vie.

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Bienvenue dans ma tête !

Je n’ai jamais eu une âme d’auteure. Créer des personnes, leur inventer une vie sur des centaines de pages, cette simple idée m’épuise.

Mais raconter des tranches de vie et, surtout, tenter d’appréhender la psychée humaine, ça c’est un véritable kiff.

Et où commencer sinon dans ma propre tête, à partir de mes propres expériences.

Et peut-être que celles-ci parleront à certains, parce que même si nous nous imaginons uniques, nos expériences sont généralement universelles.

Alors vous qui passez ici, par hasard ou à dessein, n’hésitez pas à me dire si nous avons partagé une expérience commune. Parce que tout part de là !

- Katia