Pensées profondes d'une fille écervelée

« American Son » : âmes sensibles, s’abstenir.

Affiche du film American Son

Spoiler Alert : « American Son » fait partie de ces films difficiles à regarder mais indispensables à visionner pour appréhender le monde qui nous entoure. Dans la veine de « Dans leur regard » (In their eyes), mini-série Netflix basée sur l’histoire des Cinq de Central Park, qui conte l’histoire de cinq adolescents injustement condamnés sur la couleur de leur peau, « American Son » se veut une fable tristement d’actualité.

Ce film, tiré d’une pièce de théatre produite à Broadway, traite avec brio et une dérangeante acuité du racisme ordinaire. Tourné en huis-clos, pour reprendre l’ambiance de la pièce, « American Son » nous projette dans un commissariat de police de Floride, à 3 heures du matin. Une mère, magistralement jouée par Kerry Washington, recherche son fils tout juste majeur, parti de chez eux après une violente dispute et qui ne répond pas à ses appels.

Immédiatement, le ton est donné. Le racisme insidieux des questions de l’agent en charge de l’enquête, « A-t-il un nom de rue ? A-t-il des dents en or ? A-t-il un casier ? », pour la simple et unique raison que ce garçon est noir. La condescendance de ce même agent lorsque la mère s’emporte en tentant de défendre son fils. Puis le changement de ton immédiat, lorsqu’il apprend que le père est blanc.

Entre l’attente et l’angoisse, la tension monte entre ce couple fraîchement séparé. Et cet adolescent, dont on sait juste qu’il a été impliqué dans un « incident », sans jamais que les forces de l’ordre n’en dévoilent plus. On veut croire que tout va bien se passer pour ce garçon, élevé dans un environnement principalement blanc et sur le point d’intégrer West Point. On veut croire que l’éducation et le milieu social joueront un rôle dans ce drame qui se joue devant nos yeux. Une tension maintenue de main de maître jusqu’aux dernières secondes de ce huis-clos étouffant.

Malheureusement, à l’instar de Trayvon Martin, Eric Garner ou Philando Castile, la morale de cette histoire est bien que le rêve américain ne s’applique pas à tous. « American Son » est bel et bien le procès d’une Amérique gangrénée par la peur de l’étranger, où l’on apprend aux enfants afro-américains à se taire devant les policiers pour prévenir les bavures.

Sans que cela semble pouvoir les éviter.

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Katia

Bloggeuse amateur & Ecrivain dilettante

Non, ce n’est pas moi sur la photo et c’est la raison pour laquelle j’écris et que je ne fais pas de vidéos.
Rêver sa vie ou vivre ses rêves ? J’avoue que je n’ai pas encore choisi. Et vous ?

Katia Lacourte

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